tortue de terre

LA SEULE TORTUE DE TERRE QUI VIT A L’ÉTAT SAUVAGE

EN FRANCE EST LA TORTUE D’HERMANN

Le plus vieux vertébré de France est ainsi la tortue d’Hermann (Testudo hermanni).

Cette tortue de terre habite le contour méditerranéen de l’Europe, du nord de l’Espagne à la Turquie. Il s’agit d’une espèce de tortue en fort déclin sur l’ensemble de son aire de répartition. Aujourd’hui, il ne subsiste ainsi que des populations isolées en France (dans le Var et en Corse), en Italie et en Espagne. Ces populations isolées sont en situation généralement critique pour différentes raisons : urbanisation et aménagement du littoral méditerranéen, incendies de forêts, ramassage illicite de spécimens, abandon des pratiques agricoles et pastorales traditionnelles.

Sur la base de données morphométriques, une nouvelle nomenclature a été ainsi proposée dans les années 2000 pour l’espèce de tortue Testudo hermanni.

CLASSIFICATION

Elle propose donc l’existence de trois sous-espèces : Testudo hermanni hermanni (qui inclut les tortues varoises et les tortues corses), Testudo hermanni boettgeri, et Testudo hermanni hercegovinensis

Les arguments en faveur de cette position sont peu convaincants (isolement reproducteur non démontré dans les zones de contacts notamment). En effet, une étude récente portant sur l’ADN mitochondrial de la tortue d’Hermann infirme la validité de ces trois espèces. Nous retiendrons donc l’existence de deux sous-espèces de tortues d’Hermann valides:

Testudo hermanni hermanni pour les populations de France, Espagne et Italie,

  • Coloration jaune pâle à jaune orangé ornée de motifs noirs denses, étendus et plutôt géométriques. Deux larges bandes noires sur le plastron, généralement continues.
  • Carapace ovalaire, fortement bombée, peu élargie au niveau des 9 et 10 èmes marginales.
  • Rapport longueur du sillon médian de la plaque fémorale/longueur sillon médian de la pectorale généralement supérieur à 1.
  • Rapport longueur du sillon médian de la plaque humérale/longueur du sillon médian de la plaque fémorale généralement inférieur à 2.
  • La plaque supracaudale est presque toujours divisée.
  • Elle présente souvent une tache jaune sous chaque œil (écaille sub-oculaire).

Testudo hermanni boettgeri pour les populations balkaniques.

  • Coloration jaune paille à verdâtre ornée de taches gris-noir mal définies et nettement moins délimitées.
  • Plastron orné de tâches noires disjointes au contour diffus,parfois même absentes.
  • Carapace plus aplatie et plus trapézoïdale,nettement élargie au niveau des 9 et 10 èmes marginales.
  • Plaque supra-caudale parfois simple (10 % des cas environ).

DESCRIPTION

La Tortue d’Hermann est une tortue terrestre de taille moyenne (25 centimètres de longueur maximale de carapace pour les Testudo hermanni hermanni, jusqu’à 30cm pour les Testudo hermanni boettgeri), caractérisée par une carapace ovalaire assez fortement bombée, de couleur jaune-verdâtre à jaune-orangé, ornée de motifs noirs aux contours assez réguliers.

Elle se distingue de la Tortue grecque (non indigène en France) par les caractères suivants :

    • présence d’une plaque cornée supracaudale toujours divisée (dans les populations françaises de tortues tout au moins),
    • présence d’un éperon corné (griffe) divisé à l’extrémité de la queue,
    • absence de véritable tubercule corné sur la face interne de la cuisse,
    • présence d’écailles juxtaposées sur 5 rangs au moins sur la face antérieure des avant-bras laissant apparaître, sur la face externe de la main, une zone dégagée couverte de petites écailles,

La reconnaissance morphologique des deux sous-espèces de tortue d’Hermann est donc relativement aisée dans certaines parties de la distribution : Espagne, France continentale versus la majorité des populations balkaniques. Par contre; elle est beaucoup plus difficile dans d’autres : Corse, Péloponnèse, certaines parties de l’Italie où les animaux peuvent présenter des caractères mixtes.

La tortue d’Hermann est une tortue rustique. Ainsi, elle vit en extérieur toute l’année, dans un enclos convenablement conçu.

Testudo hermanni boettgeri

les 2 photos de gauche sont celles d’une femelle Testudo hermanni boettgeri adulte très claire, et d’un mâle Testudo hermanni boettgeri.

Testudo hermanni hermanni

les 2 photos de gauche sont celles d’une femelle Testudo hermanni hermanni adulte, et d’un mâle Testudo hermanni hermanni. Ils sont de souche varoise.

Pour les 2 sous-espèces de tortues d’Hermann, la femelle à l’âge adulte sera jusqu’à 20% plus grosse que le mâle.

Sur cette photo, la femelle (à gauche) et le mâle (à droite) sont soeur et frère née d’une même ponte et âgés de 17 ans. On remarque bien la différence de taille.
Photo d’une tortue juvénile boettgeri venant de sortir de l’œuf : on remarque facilement la carapace encore toute déformée (la tortue a passé ses derniers jours recroquevillée dans sa carapace). Et la légère cicatrice encore rosée sur le plastron, à l’emplacement du sac vitellin.

Remarque : le sexe de la tortue d’Hermann ne peut être identifié que lorsque la tortue mesure environ 10cm (vers l’âge de 5-6 ans en principe). La température d’incubation des oeufs de tortue d’Hermann permet de définir le sexe des juvéniles, mais le résultat n’est pas fiable à 100%.

  • de 28°C à 30°C : en principe, 100% de tortues mâles.
  • 30°C : en principe, 50% de tortues mâles et 50% de tortues femelles.
  • au-dessus 32°C et moins de 34,5°C : en principe, 100% de tortues femelles.

Enfin, on prétend souvent que l’on peut identifier presque toujours les deux sous-espèces de tortue d’Hermann à certaines proportions montrées par les sutures médianes des écailles du plastron : par exemple, chez les tortues occidentales, la suture pectorale est normalement plus courte que la fémorale, tandis que c’est l’inverse chez les tortues orientales.

Des observations de tortues sauvages prouvent ainsi que ce ne sont pas des critères fiables.
En effet, au sein de la sous-espèce occidentale Testudo hermanni hermanni, une étude de l’ADN de la tortue d’Hermann démontre qu’il existe des différences entre les différentes populations de tortues d’Hermann.

On montre aussi des similitudes entre :

  • La population des Maures et plusieurs populations italiennes.
  • La population de Corse et les populations de Sardaigne, Sicile et Ménorque.

La ponte intervient aux alentours du mois de juin. Les femelles déposent de 1 à 7 œufs dans un trou qu’elles creusent au pied d’un buisson ensoleillé. L’éclosion des jeunes intervient à partir de septembre. En général, après une phase de pluie qui permet de ramollir de terre, les petites tortues creusent pour sortir de terre.

EN CAPTIVITE

Il est ainsi extrêmement difficile de garantir la souche de la tortue d’Hermann, voire même la pureté de la souche.

En effet, les deux sous-espèces de tortues d’Hermann et même les différentes souches peuvent s’accoupler, donner des tortues hybrides. Il est fortement conseillé de s’adresser à un établissement d’élevage de tortues d’Hermann déclaré. Cela permet ainsi de maximiser les chances d’acquérir une tortue d’Hermann de souche pure.