COMPORTEMENT DE LA TORTUE D’HERMANN

Le comportement de la tortue d’Hermann est similaire aux autres tortues terrestres. La Tortue d’Hermann est un animal solitaire non-territorial. Il n’est pas rare de trouver deux individus très proches, parfois de même sexe. Jusqu’à cinq juvéniles ont été observés sous le même refuge artificiel. La tortue adopte des comportements passifs de défense en rétractant la tête et ses membres dans la carapace. Elle peut tenter de fuir, notamment lorsqu’elle se trouve dans des milieux denses. La rétractation peut être un indicateur de l’origine sauvage de l’animal ; l’absence de ce réflexe caractérise souvent une tortue d’origine captive ou vivant au contact de l’être humain.

Utilisation de l’espace et déplacements

La Tortue d’Hermann exploite des milieux assez distincts au cours de son cycle annuel d’activité. Ces milieux présentent des conditions micro-climatiques préférentielles en fonction de la saison :

  • Au printemps, les zones semi-ouvertes adaptées à la ponte, l’alimentation et l’insolation sont préférées.
  • En été, les zones densément couvertes, moins exposées et donc plus fraîches sont recherchées.

Leur disponibilité, ainsi que celle de la nourriture, ou encore la densité de population conditionnent la taille du domaine vital de l’espèce. Le domaine vital des adultes est relativement stable au cours des années ; sa taille est le plus souvent comprise entre 1 et 7
hectares mais est très variable selon les individus. Il est généralement plus important chez les femelles que chez les mâles. Les juvéniles ne s’éloignent guère de leur lieu de naissance au cours des premières années de vie alors que les sub-adultes semblent se disperser davantage.
Les tortues présentent une tendance à rester ou à revenir à l’endroit où ils sont nés.
Les mouvements journaliers varient suivant les saisons et les sexes, et peuvent atteindre 50 à 80 mètres. Les déplacements les plus importantes sont constatés dans la plupart des cas pour la recherche de partenaire, de points d’eau, de sites de ponte ou de sites d’hibernation.

ACTIVITE

Comme tous les reptiles, la tortue est un ectotherme et dépend de la température extérieure contrairement aux endothermes (mammifères, oiseaux) qui maintiennent leur température interne constante. Elle adopte un comportement de thermorégulation. Elle se réchauffe grâce à la chaleur du soleil généralement durant les premières heures de la journée. Ce comportement leur permet d’atteindre une gamme de température corporelle comprise entre 20 et 25°C où son activité sera optimale. Au-delà de ces températures, elle cherche des endroits plus ombragés, sous les buissons ou dans des cachettes naturelles (pierres, troncs).

La période d’activité annuelle s’étale sur 8 à 9 mois, à partir de mars.

LA PHASE D’HIBERNATION

Les froids de novembre marquent le début de l’hibernation. Elle recherche alors des habitats offrant des conditions de température et d’hygrométrie favorables se situant dans des zones bien  drainées et généralement arborées. Elle se dissimule sous la litière, parfois enfouie de quelques centimètres à peine dans le sol, au pied d’un buisson ou d’un rocher. Les tortues sont capables de supporter des températures atmosphériques jusqu’à -18°C. Pendant les redoux, elle peut se réveiller brièvement, voire se déplacer et changer de cache. Cette phase se termine en mars, voire début avril.
Le réchauffement climatique actuel a comme conséquence un adoucissement des hivers et l’arrivée précoce de chaleurs. Ce  changement induit une augmentation des observations de tortues actives en dehors des dates classiques d’hibernation, il a donc potentiellement un impact sur l’espèce en diminuant la durée d’hibernation.

LE PRINTEMPS

La période de mi-avril à juin, correspond au pic d’activité de l’espèce : elle fréquente préférentiellement les milieux ouverts à semi-ouverts où la strate herbacée est importante. Les tortues s’activent 1 à 2 heures après le lever du soleil jusqu’à une à deux heures avant la tombée de la nuit.

L’ÉTÉ

Durant l’été, les tortues diminuent leur rythme d’activité, notamment en cas d’absence d’accès à l’eau. Elles utilisent des milieux plus frais tels que les maquis hauts et denses, les pinèdes et les sous-bois. L’activité commence tôt le matin ; le cycle est entrecoupé par une phase de 2 à 5 heures durant l’été lors de laquelle elle peut se cacher dans la litière. L’activité est en général plus intense en fin de journée que le matin. Lors d’épisodes de canicules, des tortues peuvent s’enterrer durant plusieurs jours, certains mâles peuvent toutefois afficher des déplacements importants.

L’AUTOMNE

En automne (septembre-octobre), notamment après l’arrivée des premières pluies, un regain d’activité est observé, et commence plus tardivement le matin et s’achève plus tôt en fin de journée. Des différences dans les rythmes d’activité sont observées entre les mâles et les femelles, ces dernières étant davantage actives durant la période de ponte (mai-juin) alors que les mâles le sont à partir du milieu de l’été jusqu’à l’automne.